TEC : "aucun Namurois ne peut être laissé au bord du chemin !"
30/05/2016 16:00
Réaction du PS namurois, par la voix d'Antoine Piret, au projet de modification des lignes 11 et 2B à Saint-Servais lors du Conseil communal du 26 mai 201
Monsieur le Bourgmestre,
Madame l’échevine en charge de la mobilité,
Chers collègues,
Ce point 21 vise à instaurer une zone bleue Chaussée de Waterloo, dans sa section comprise entre les rues de Gembloux et Jean Chalon, avec deux principes :
- La durée du stationnement des véhicules est limitée à 3 heures (excepté riverains) du côté des immeubles à numérotation paire au moyen du disque de stationnement. La mesure est matérialisée par le placement d’un signal E9a sur lequel est reproduit le disque de stationnement avec la mention « 3H » avec additionnel « excepté riverains » et complété par flèches de début et de fin.
- La durée du stationnement est limitée à 3 heures (excepté riverains), du côté des immeubles à numérotation impaire, sauf entre 7 H et 9 H où le stationnement est interdit. La mesure est matérialisée par le placement d’un signal dynamique à message variable.
Je ne sais pas si c’est clair pour chacun mais je dois vous avouer que la solution ne nous apparait pas, à ce stade, des plus lisibles pour les Saint-servaitois.
Par ailleurs, j’ai une question précise pour laquelle je n’ai pas reçu de réponse à ce jour : combien de places de parking devraient disparaître suite à la mise en place de ce nouveau dispositif ?
Plus fondamentalement encore, un mot concernant le plan « Nam in move » qui est à la base de ce point 21.
Il répond à des objectifs cruciaux : l’augmentation de la vitesse commerciale, la fréquence et le confort des bus sur les axes structurants et autour de la gare de Namur, pour permettre notamment de fiabiliser davantage les temps de parcours et de répondre à la demande importante en particulier au niveau de la Chaussée de Waterloo et la Chaussée de Louvain.
Ce sont des objectifs que nous partageons.
En ce qui concerne la méthode pour atteindre ces objectifs, permettez-moi d’exprimer quelques réserves et de formuler quelques suggestions.
Le redressement des itinéraires des lignes 2 b et 11 a des incidences – on le sait - sur la desserte des quartiers du Beau-vallon, de Bomel et de Saint-Marc.
Pour nous, le renforcement de l’efficacité des axes de transports publics structurants ne peut pas se réaliser au détriment d’une partie des usagers.
Les craintes des Saint-servaitois en particulier sont nombreuses à ce sujet.
Elles imposent plus que jamais d’inscrire « Nam in Move » dans un processus itératif et collectif au service de la mobilité de TOUS les usagers namurois.
Chers collègues, aucun usager des transports en commun ne doit avoir le sentiment d’être laissé au bord du chemin.
Je viens de l’apprendre : le Gouvernement m’a désigné il y a quelques heures au CA du TEC Namur-Luxembourg.
A cet égard, je voudrais mettre sur la table une proposition concrète et constructive que je défendrai lors du CA du TEC Namur Luxembourg qui se tiendra le jeudi 9 juin à Libramont, ce sera un projet pilote :
La mise en circulation de bus de rabattement - plus petits que ceux utilisés actuellement - qui circuleront dans les rues délaissées par le plan « Nam in Move » en particulier à Saint-Servais, complémentaire au renforcement des axes structurants.
Ces bus existent et sont utilisés dans notre province en particulier pour des communes rurales.
C’est une manière concrète, de favoriser la fluidité des bus sur les grands axes, de prendre en compte les contraintes techniques de bus surdimensionnés pour certaines rues en particulier à Saint-Servais, tout en ne laissant aucun usager au bord du chemin.
Ce soir et le 9 juin, je rappellerai aussi l’importance d’une évaluation constante des nouveaux dispositifs afin de les adapter aux aspirations du plus grand nombre des usagers pour proposer en fin de compte aux Namurois un service public mobilité de grande qualité.
Quand on voit les embouteillages sans cesse croissant dans notre ville, c’est un enjeu majeur pour Namur.
Enfin, je pense qu’il faudra analyser en profondeur les raisons des coups de gueule exprimés ces derniers jours par des Saint-Servaitois. J’en vois au moins deux. La perception d’une injustice et le sentiment de n’être jamais écoutés.
- La perception d’une injustice
Il fait sale à Saint-servais. Les services de proximité s’éteignent. Les commerces ferment et la disparition de la poste route de Gembloux il y a deux ans n’a évidemment rien n’arrangé.
Au même moment, certains Saint-servaitois constatent que des dizaines de millions d’euros sont investis dans des grands projets qui les concernent peu, et qui sont situés essentiellement d’ailleurs en centre-ville.
A quoi bon une nouvelle gare des bus flambant neuve, s’ils ne peuvent plus prendre de bus ?
Combien de Saint-servaitois prendront un jour votre féniculaire aérien? A quel prix ?
Des quartiers de la périphérie ont parfois l’impression que l’on ne s’occupe pas assez de leur quotidien.
Avec les abattoirs, nous avons un beau projet culturel pour les Bomelois.
C’est un plus mais ce n’est pas suffisant.
Il est temps de rassembler les forces vives et de mettre les bouchées doubles pour revitaliser économiquement et culturellement le nord de la ville.
Les citoyens et le secteur associatif n’attendent que cela.
C’est un appel du pied : travaillons y majorité et opposition en se serrant les coudes.
- Le sentiment de n’être jamais écoutés
Depuis 2012, des citoyens et c’est aussi l’avis du PS ont le sentiment que l’on confond trop souvent information et communication.
Les citoyens ne supportent plus de participer à des réunions quand toutes les décisions sont prises et que le collège tente simplement de les communiquer au mieux pour en maximiser l’effet électoral.
En ce qui concerne la mobilité et le plan « Nam in Move », madame l’échevine, une rencontre citoyenne dans les prochains jours, c’est un peu tardif mais nous la souhaitons de tout cœur si le collège est prêt à s’engager dans un processus réellement participatif avec les citoyens, les comités de quartier et l’opposition et accepte d’amender le plan pour répondre aux aspirations pratiques et pragmatiques du plus grand nombre.
Je vous remercie.
Antoine Piret