Mobilité et parking sont les 1ers critères de succès de l'attractivité commerciale d'une Ville
04/02/2015 16:00
Le centre commercial fera 23.000 m², ce qui équivaut à 50 % de surfaces commerciales supplémentaires par rapport aux 45.000m² de la corbeille (hors HORECA).
Le 1er critère de succès d’un « centre » ou d’un « nodule » commercial est l’accessibilité ! C’est d’ailleurs la 1ère revendication des commerçants namurois : mobilité et parking. Or, si Namur connaît un certain déclin en termes d’attractivité, c’est bien en raison des problèmes 1. de mobilité (chaussée de Louvain qui a été aménagée pour dissuader l’utilisation de la voiture, idem pour l’avenue Materne …) 2. de parking. Pour rappel, le centre commercial prévoit 800 places dont 600 déjà existantes (parking Léopold) !
L'objectif du centre commercial est d'attirer un maximum de clients et les y garder « captifs » et certainement pas de les voir filer ailleurs même dans les commerces du bas de la ville ! Et le portefeuille des namurois est non extensible !
Il est illusoire de penser que l’offre du Centre commercial sera « complémentaire » et « harmonieuse » par rapport à l’offre existante qui est déjà équilibrée et constitue un modèle du genre !
Le Centre commercial tel qu’il est prévu va produire une profonde mutation du commerce namurois : déménagement d’enseignes qui laisseront de nouvelles cellules vides, glissement de la clientèle du bas de la ville vers le centre commercial avec un grand risque de fermeture de commerces …
Voici quelques chiffres à un niveau plus « macro » :
- Il existe 32.000 points de vente en Wallonie
- Il y a 6 millions de m² de surface de vente nette
- Namur est la 3e ville wallonne après Liège et Charleroi avec 245.000 m² contre respectivement 483.000 et 447.000 m²
- En 2 ans, 200.000 m² de surfaces commerciales mises sur le marché soit 3,2 % d’augmentation ou encore l’équivalent de l’offre commerciale de Tournai et 4/5 de l’offre commerciale de Namur …
En Wallonie comme ailleurs, le parc de surfaces commerciales croit à un rythme plus rapide que celui de la consommation, ce qui accrédite l’hypothèse que l’augmentation de 23.000 m² n’engendrera pas une augmentation de 50 % du nombre de clients MAIS un glissement de la clientèle du bas de la ville vers le centre commercial.
L’effet est évident pour les commerces : le rendement des magasins diminue alors que les coûts d’exploitation continuent à progresser … ce qui conduit les petits commerçants dans une impasse et les grandes enseignes à revoir leur stratégie (cf. Delhaize) non plus à partir des performances consolidées de leur réseau de points de vente mais à partir de la performance de chacun des points de vente …