BUDGET 2015: Pour préserver le secteur associatif et la culture, doublons la taxe sur les panneaux publicitaires!
11/12/2014 18:00
Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les échevins,
Chers collègues,
Merci d’abord au Directeur financier et à toute son équipe pour le travail accompli.
La confection d’un budget est un exercice difficile.
Exercice difficile qui dépend parfois de circonstances que l’on ne maîtrise pas, il est aussi le résultat d’arbitrages et de choix politiques.
Mes collègues l’ont rappelé : nous ne partageons pas vos choix politiques.
Le choix d’augmenter massivement les impôts des familles namuroises (+ 21,4% du taux IPP depuis 2006, pour ne citer que l’impôt sur les personnes physiques). Le choix d’attaquer frontalement le secteur associatif, culturel et sportif, (-330.000 euros pour 2015) qui est générateur d’emplois locaux qui sont non-délocalisables, alors même que les subsides à l’associatif représentent déjà -de 4% des dépenses de la ville !
Où aller chercher l’argent ?
Vous n’avez malheureusement laissé que quelques jours seulement aux conseillers communaux pour analyser le budget (la presse étant informé de vos décisions il y a 3 semaines déjà) mais permettez-moi, malgré tout, une suggestion en complément de ce qui a été dit par mes excellents collègues : un tax shift local incluant une hausse des redevances sur les panneaux publicitaires et les dépôts clandestins.
La redevance sur les panneaux publicitaires.
Elle a rapporté 342 000 euros à la Ville l’année passée.
Nous pouvons aller plus loin.
La circulaire budgétaire suggère d’augmenter la redevance pour les appareils d’affichage qui permettent un défilement électronique.
De nombreuses villes appliquent cette augmentation.
Pourquoi à Namur ces appareils sont-ils épargnés ?
Plus globalement, les opérateurs publicitaires génèrent un chiffre d’affaire colossal grâce à l’affichage publicitaire que l’on retrouve aux quatre coins de Namur (rien que pour les panneaux d’affichage publicitaire double face de 2 m carré JC DECAUX, on en retrouve à 282 endroits dans Namur).
Nous devons les faire contribuer davantage.
Pour la simple mise à disposition d’un espace publicitaire de 2 m carré (hors production affiche et frais de communication), le chiffre d’affaire généré annuellement avoisinerait les 15000 euros alors que la redevance communale s’élève actuellement dans le meilleur des cas à 300 euros par an, si l’affichage est lumineux et à 150 euros s’il ne l’est pas !
Doubler la redevance « panneaux publicitaires » impacterait modérément les opérateurs publicitaires et rapporterait des moyens substantiels à la ville et aux Namurois dans cette période difficile.
En ce qui concerne la lutte contre les incivilités et les dépôts clandestins, je sais monsieur Detry que c’est un point d’attention que nous avons en commun.
La redevance « Enlèvement – versage sauvage » a rapporté 6000 euros seulement en 2014 – mais 30.000 euros sont budgétisés pour 2015 (24 constats et 782 PV en 2013). C’est une évolution positive.
A cet égard, à l’instar de ce qui est suggéré par la circulaire budgétaire, nous pourrions moduler la redevance et l’augmenter en particulier pour les déchets volumineux à l’instar de la ville de Liège et prévoir un décompte des frais réels lorsque la dépense pour la ville dépasse le taux forfaitaire de 500 euros.
Bref, avec ces deux suggestions et les moyens libérés – 350 000 euros – nous pourrions préserver tout le secteur associatif et même multiplier par 3 les subsides accordés aux associations de commerçants qui constituent avec tissu associatif namurois le cœur de notre économie locale.
Je vous remercie,
Antoine Piret
[1] Auj, à Namur : 250,00 € pour deux sacs ou récipients d’une capacité supérieure 30 litres et au delà jusqu’au premier mètre cube, ensuite 125,00 € par mètre cube supplémentaire entamé. A Liège, volume de plus de 180 l jusque 500 litres : 300 euros et pour les déchets représentant un volume de plus de 500 litres : 500 euros.